Casimir Lucien Azaïs (1853-1880)
Amoxcalli se propose de publier un modeste dictionnaire prosopographique des chercheurs, ethnologues, copistes, collectionneurs de codex méso-américains.
Amoxcalli propone publicar un modesto diccionario prosopográfico de investigadores mesoamericanos, etnólogos, copistas y recolectores de códices.
Amoxcalli proposes to publish a modest prosopographic dictionary of Mesoamerican researchers, ethnologists, copyists, and codex collectors.
| Pays | France |
| Langue(s) | français |
| Sexe | masculin |
| Naissance | 1827-03-10 (Fraisse-sur-Agout, Hérault) |
| Mort | 1880-10-04 (Bordeaux, Gironde) |
Notice
Né à Fraisse (Hérault), le 10 mars 1827, Casimir Lucien Azaïs débute dans la carrière de médecin militaire en devenant élève en janvier 1850. Le 29 août 1853, il soutient une thèse de doctorat de médecine intitulée « De la version et de l’évolution spontanées ». Reçu docteur, il est nommé médecin stagiaire à l’hôpital du Val-de-Grâce d’où il sort en 1854 avec le grade de médecin-aide major de 2e classe. Le 28 mai 1859, il est promu médecin aide major de 1ère classe. En tant que médecin militaire, il prend part aux conflits et corps expéditionnaires français qui eurent lieu sous le règne de Napoléon III.
Ainsi, il est d’abord désigné pour prendre part à la seconde guerre de l’opium qui oppose la Chine au Royaume-Uni et à la France entre 1856 et 1860. Casimir Azaïs en revient en 1862 avec le grade de médecin-major de 2e classe.
Après l’expédition de Chine, il prend part à l’intervention française au Mexique pendant cinq ans. Comme de nombreux membres du corps expéditionnaire, il y est atteint de la fièvre jaune mais en survit. Il revient du Mexique décoré de l’ordre de Notre-Dame-de-Guadelupe1.
Après le Mexique, Casimir Azaïs est envoyé en Algérie avec le grade de médecin-major de 1ère classe. Mais, comme l’indique le docteur Jacques-Louis-Charles Maxime Potier-Duplessy (1821-1890), dans l’éloge funèbre qu’il prononce pour Casimir Azaïs, « il dut rentrer presque immédiatement en France pour prendre part à la campagne contre l’Allemagne et au siège de Paris. »
Pendant le siège de Paris qui a lieu entre le 19 septembre 1870 et le 28 janvier 1871, « Ses services exceptionnels, remarqués pendant ces journées douloureuses où les privations, les fatigues et les souffrances morales s’ajoutaient aux épidémies les plus meurtrières, sa conduite au milieu des varioleux, dont il dirigeait l’ambulance, lui valurent la croix d’officier de la Légion d’honneur. » Ainsi, le 7 février 1871, il devient médecin-major alors même qu’il est fait officier de la Légion d’honneur. Hélas, contrairement aux militaires du rang, son dossier de légionnaire ne fournit pas ses états de service dans l’armée2. Ceux-ci ont été consultés au Service historique de la Défense, dans la sous-série des dossiers individuels des officiers (1848-1913), cotée GR 6 YE3, sous le n° 34354.
En 1877, à l’initiative de Jacques-Louis-Charles Maxime Potier-Duplessy, il est promu médecin principal de 2e classe à l’hôpital militaire de Bordeaux où il décède le 4 octobre 1880 alors qu’il allait atteindre le grade supérieur.
Ses funérailles ont lieu le mercredi 6 octobre 1880 en la chapelle de l’hôpital militaire. Le deuil est conduit par son frère l’abbé Pierre Azaïs, chanoine honoraire de Nîmes4.
Les notices nécrologiques qui paraissent pour rendre compte de ses obsèques fournissent des renseignements sur sa carrière même si elles son sujettes à caution. Ainsi, quand l’une indique que les « honneurs militaires étaient rendus par un détachement 57e de ligne », l’autre indique qu’il s’agissait du « 144e de ligne ». Les deux régiments étaient en garnison à Bordeaux5… Les principaux éléments sont en réalité fournis par l’éloge funèbre prononcé par le docteur Jacques-Louis-Charles Maxime Potier-Duplessy (1821-04-15 – 1890-07-056), médecin principal de 1re classe, chef de l’Hôpital militaire de Bordeaux. Dans son Bulletin des séances de l’Académie de Nîmes, l’Académie annonce, en sa séance du 20 novembre 1880, avoir reçu à titre d’hommage un « Eloge du docteur C. Azais, par M. Bourdel, associé-correspondant », éloge que nous n’avons pas retrouvé. Louis-Antoine-Adolphe Bourdel (1820/09/14-1888/03/29) était professeur agrégé à la Faculté de médecine à Montpellier et membre par alliance de la famille Azaïs, lié à la mère de Camille Azaïs7.
Le 8 octobre 1880, son frère et les médecins de l’hôpital publiaient des remerciements dans La Gironde :
![La Gironde, vendredi 8 octobre 1880, n° 8891, p. [3].](https://amoxcalli.hypotheses.org/files/2023/08/Azais_LaGironde_1880-500x158.jpg)
Après le décès de Camille Azaïs, son poste reste vacant dans l’organigramme de l’hôpital, publié le 6 novembre 1880, dans la Gazette hebdomadaire des sciences médicales de Bordeaux :

Au Mexique, Camille Azaïs ne fut pas insensible à la culture du Mexique ancien puisqu’il collectionna des objets qu’il rapporta en France. Étant décédé célibataire et sans enfants, sa collection échut sans doute à son frère qui la donna au Musée du Grand séminaire de Nîmes dans lequel il officiait. Le musée avait été fondé par le vicaire général Gareizo. Les objets de Camille Azaïs firent l’objet d’une description l’abbé Pierre-Marius Avon dans le journal de la Société française d’archéologie, le Bulletin monumental8.
Pascal Rivale mentionne les objets trouvés par le « Dr Azaïs » dans son article relatif aux recherches archéologiques et anthropologiques durant l’intervention française au Mexique (1862-1867)9. Si Camille Azaïs collectionna des objets pour son compte, il pratiqua aussi des fouilles pour fournir des objets à François Jean Baptiste Fuzier10, médecin en chef de l’hôpital militaire français établi à Veracruz, membre de la Société d’anthropologie de Paris et membre de la Commission scientifique du Mexique, notamment une « urne zapotèque trouvée à Oaxaca »11. Les urnes qu’il rapporta en France auraient été trouvées lors des « opérations militaires menées avant et après le siège de Oaxaca ». Selon Pascal Rivale, « au moins une aurait été trouvée lors des travaux de terrassement pendant le siège de la ville ». Fief du chef républicain Porfirio Díaz, la ville de Oaxaca fit en effet l’objet d’un siège, mené par le général Bazaine, de la fin de l’année 1864 au 8 février 1865, date à laquelle Porfirio Díaz signe la reddition d’Oaxaca12.
Source(s)
- Actes d’état-civil joints ci-dessous.
- Service historique de la Défense, Dossiers individuels d’officiers, 1848-1913, GR 5 YE 34354 : AZAÏS, Casimir Lucien
- « AZAIS, Casimir-Lucien, N° de Notice : L0084004, Cote(s) : LH//84/4 », Base Léonore, [s. d.]. Disponible sur Internet, url : <https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/12929>.
- « Nécrologie [Azaïs Casimir] », Montpellier médical : journal mensuel de médecine, 1880, octobre, p. 389-395. Disponible sur Internet, url : <https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t55805799/f91.item>13.
- « Les obsèques du Dr Azaïs », Journal de médecine de Bordeaux, 10 octobre 1880, n° 11, p. 103-104. Disponible sur Internet, url : <https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32097876/f105.image>.
Identifiant(s)
Œuvre(s) à la BnF
- Auteur : https://catalogue.bnf.fr/rechercher.do?index=AUT3&numNotice=13387752&typeNotice=p :
Azaïs, Casimir Lucien, De la version et de l’évolution spontanées, Montpellier : Imprimerie de Ricard frères, 1853, 1 vol. (68 p.) ; in-4°
Thèse : Médecine : Montpellier : 1853-08-29. N° de thèse : 111
Actes d’état-civil
Acte de naissance

Transcription de l’acte du 11 mars 1827
| L’an mil huit cents vingt sept & Le onzième mars a quatre heures du soir par devant nous Joseph Auguste du Gazet maire officier de létat civil de la commune de Fraisse ; Est comparu dans la salle de la mairie, Le S[ieu]r pierre Azais meunier domicilié à fraïsse, Lequel nous a présenté un Enfant Mâle né de Lui déclarant Et de Marie anne Bourdel son épouse Le jour d’hier a quatre heures du matin & auquel il a déclaré vouloir donner Le prénom de Cazimir Lucien : Lesdites declaration et presentation faite En présence de pierre Bonafous agé de cinquante deux ans & de pierre Cros instituteur agé de cinquante un ans oncles de Lenfant domiciliés a fraïsse & ont Les dits azais pere & Cros témoin signé avec nous Le présent acte non Ledit Bonafous pour ne savoir, après quil leur en a été donné Lecture. Cros PAzais JGazetM[ai]re |
Acte de décès

Transcription de l’acte n° 1945
1945. Azaïs Casimir
L’an mil huit cent quatre-vingt, le Cinq octobre à quatre heures du soir devant nous A. Plumeau Adjoint du Maire de Bordeaux, délégué pour remplir les fonctions d’Officier de l’État-civil, ont comparu Georges Morache âgé de Quarante trois ans, Médecin principal de l’armée chevalier de la Légion d’honneur, professeur de la faculté de Médecine, rue Belleville 162 et Abel Bouchard, âgé de Quarante-cinq-ans, Professeur à la Faculté de Médecine, chevalier de la Légion d’honneur, rue du manège 55, amis du défunt lesquels nous ont déclaré que Casimir Lucien Azaïs (âgé de Cinquante-trois ans, natif de Fraisse (Hérault) Médecin principal de l’Armée attaché à l’hôpital militaire de cette Ville, Officier de la Légion d’honneur, Célibataire fils de feu Pierre Azaïs et de feue Marie Bourdel son épouse[)], est décédé hier soir, à six heures, rue Cornu 48.
Lecture faite du présent Les Comparants ont signé avec nous.
Notes
- Martínez Cosío, Leopoldo, Los caballeros de las órdenes militares en México : catálogo biográfico y genealógico, Editorial Santiago, 1946, 1 vol. (353 p.). [↩]
- Le dossier indique que Casimir Azaïs est attaché à l’hôpital de Bordeaux le 22 septembre 1871 et l’est encore le 12 mars 1877. [↩]
- Elle regroupe les dossiers individuels d’officiers supérieurs et subalternes radiés des cadres entre 1926 et 1940. [↩]
- Pierre Azaïs (1812/07/07-1889), prêtre du Diocèse de Montpellier (ordonné en 1837), chanoine honoraire de Nîmes (nommé en 1861). Il fut aumônier du Collège royal (puis impérial, puis national) de Nîmes (à partir de 1843), membre de l’Académie de Nîmes. Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur (en 1876). Voir son dossier, Cote(s) : LH//84/9, url : <https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/12936>. [↩]
- Ils fusionnèrent vers 1928-1929, les bataillons de Bordeaux du 144e RI se fondant dans le 57e RI. [↩]
- Voir son dossier de légionnaire, Cote(s) : LH//2207/5, url : <https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/305189>. [↩]
- Bourdel, « Éloge du docteur C. Azais », Bulletin des séances de l’Académie de Nîmes, 1880, p. 128. Le Journal du Midi, 1er avril 1888, p. [3]. Disponible sur Internet, url : <https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t5998928q/f3.item>, annonçait ainsi son décès : « On annonce la mort de M. le docteur Bourdel, professeur agrégé de la Faculté de médecine de Montpellier.
M. le docteur Bourdel, a été emporté par une fluxion de poitrine à Lasalle (Gard), où il était allé soigner une de ses parentes. Il était âgé de soixante-sept ans.
Pendant plusieurs années, M. Bourdel représenta au Conseil général de l’Hérault, le canton d’Olargues, où il était très populaire.
Conservateur convaincu et chrétien pratiquant, M. le docteur Bourdel a eu une vie toute d’honneur et de dévouement.
Ses obsèques ont eu lieu, ce matin, à Montpellier, au milieu d’une affluence considérable d’amis. » Nous n’avons pas retrouvé son acte de décès à Montpellier ni à Lasalle. [↩] - Avon, Pierre-Marius, « Antiquités mexicaines du musée du grand séminaire de Nîmes », Bulletin monumental, 1881, 5e série, tome 9e, p. [235]-252. Disponible sur Internet, url : <https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31063q/f241.item>. [↩]
- Riviale, Pascal, « La science en marche au pas cadencé : les recherches archéologiques et anthropologiques durant l’intervention française au Mexique (1862-1867) », Journal de la Société des Américanistes, 1999, tome 85, p. 307-341. DOI : https://doi.org/10.3406/jsa.1999.1739. Disponible sur Internet, url : <https://www.persee.fr/doc/jsa_0037-9174_1999_num_85_1_1739>. [↩]
- (Daneels, Annick ; Taladoire, Éric, « Fuzier : una contribución inédita a la arqueología de Veracruz », Arqueología Mexicana, 2009, n° 98, p. 24-29. Taladoire, Éric ; Daneels, Annick J. E., « Jean-Baptiste Fuzier y la Comisión Científica. Una contribución inédita a la arqueología de Veracruz », Arqueología Mexicana, 2009, julio – agosto, n° 98, p. 78-83. Acosta Nieva, Rosario ; Taladoire, Éric, « Jean-Baptiste Fuzier: del vómito negro al arte precolombino », Anales del Instituto de Investigaciones Estéticas, 2020, vol. XLII, n° 116, p. 129-168. DOI: https://doi.org/10.22201/iie.18703062e.2020.116.2717. Disponible sur Internet, url : <https://www.redalyc.org/journal/369/36971300006/html/>. [↩]
- Comme Camille Azaïs, Fuzier fit également partie du corps expéditionnaire qui prit part à l’expédition de Chine en 1860. Voir : Hermann, « Ordre de bataille armée française Chine 1860 », L’armée de Napoléon III. Histoire et reconstitution, 12 septembre 2012. Disponible sur Internet, url : <https://18edelignesecondempire.clicforum.fr/t718-Ordre-de-bataille-Chine-1860.htm>. [↩]
- Voir : « Capítulo XLIV : Rendición de Oaxaca, Del 8 al 9 de febrero de 1865 », Archivo del general Porfirio Díaz : memorias y documentos. Tomo II, México : Universidad Nacional Autónoma de México : Instituto de Historia/Elede, 1947, p. 76-78. Disponible sur Internet, url : <https://historicas.unam.mx/publicaciones/publicadigital/libros/archivo/t02/22_diaz02_capitulo_XLIV_rendicion_oaxaca.pdf>. [↩]
- L’article indique que le discours est repris du journal La Gironde. Nous ne l’y avons pas retrouvé dans les éditions d’octobre 1880. [↩]
- Dans la table décennale des AD de Gironde, il est par erreur référencé sous le nom « Asaïs ». [↩]
- Président du Comité éditorial du Journal de médecine de Bordeaux. [↩]
- Il fut Secrétaire général de la Société
d’Anatomie et de Physiologie, Vice-Président du Comité éditorial du Journal de médecine de Bordeaux. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Olivier Jacquot (29 septembre 2025). Casimir Lucien Azaïs (1853-1880). Amoxcalli. Consulté le 6 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/14rpl
